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  • Photo du rédacteurAlain BARONI

REFERENCE: Jean-François Jonvelle

Dernière mise à jour : 18 sept. 2023



"On a trop souvent parlé de « Myriam » pour situer son travail et je pense que son œuvre mérite d'être évoquée à travers des exemples plus pertinents.

On a facilement résumé sa carrière de photographe à celle d'un photographe de femmes, voire de charme.

Et on ne parle plus trop de son travail que je trouve magnifique. J’ai envie de parler de ce grand Monsieur, dont une photo m’accompagne depuis 30 ans.."



Bio :


Jean-François Jonvelle (3 octobre 1943, Cavaillon - 16 janvier 2002, Paris) était un photographe français.

Pas d'études dignes de ce nom, juste un certificat. Il prend ses inspirations ici et là, dans la peinture chez Balthus, Bacon, Schiele, mais sa vraie culture vient du cinéma avec Mankiewicz, Lubitsch, Fritz Lang, Orson Welles, Arthur Penn, Minnelli, Hitchcock, Marcel l'Herbier, Tourneur, plus récemment "Brazil" de Terry Gilliam qu'il avouait avoir vu onze fois. Son film préféfé : "Jules et Jim" de François Truffaut.


En 1959, c'est Georges Glasberg, photographe, qui l'initie à la photo en lui faisant faire le tour de France des cathédrales, une passion pour la photo qui ne le quittera jamais. A l'âge de 20 ans il devient l'assistant du photographe américain Richard Avedon. Il fait ses débuts dans le magazine "20 ans" puis dans l'émission" Dim, Dam, Dom". Il est ensuite devenu indépendant, travaillant toujours autour des femmes. Il réalise au cours de sa carrière de nombreux portraits de femmes, souvent ses amies : des jeunes filles naturelles, le plus souvent nues, nonchalantes.

Sa petite sœur, sa maman dont il a toujours été très proche, et sa grand-mère seront ses "premières victimes consentantes". Première muse et complice, Tina Sportolaro qu'il rencontre en 1982 et avec qui il réalise quelques-unes de ses plus belles images. Viendra Béatrice en 1985. Puis Maud Marker, qui contrairement aux autres femmes avec lesquelles il partagera des moments de vie, n'a pas envie d'être prise en photos. Elle, en tailleur Chanel rose bonbon, lui en jeans et baskets. Elle est l'opposé des femmes qui l'attirent habituellement. Elle s'occupe des castings, le conseille dans ses choix et devient son agent jusqu'en 2000.

Il disait volontiers que son sujet préféré était les femmes qu'il aimait. Il est notamment l'auteur des photos de la campagne de pub qui avait révolutionné l'affichage publicitaire dans les années 80 "Demain j'enlève le bas".

Il avait publié en 1998 un album de photos qui était une sorte d'encyclopédie du décolleté, intitulé "balcons" et se décrivait lui-même comme "un obsédé sexuel sentimental, un voyeur né". "Quand je photographie une femme, avait-il dit, je veux qu'elle sache qu'elle est la plus belle de la terre, parce qu'une femme qui se sent belle est vraiment la plus belle femme du monde. Mon bonheur, c'est aussi de n'avoir jamais entravé ma liberté, ni perdu ma fraîcheur, mon instant".

Il est mort à 58 ans d'un cancer foudroyant, 15 jours après qu'une tumeur fut détectée.


Matériel : Il utilise un appareil reflex avec des objectifs ultra-lumineux (50 mm f/1, 85 mm f/1,2). Cette grande ouverture lui permet de travailler en lumière naturelle, et sans trépied jusqu'à un temps de pose d'1/15 de seconde.

Lumière : Le photographe n'utilise jamais de flash. Il travaille uniquement avec la lumière naturelle.

Le décor : Les éléments extérieurs au modèle sont généralement discrets, et très communs. Ils jouent cependant un rôle dans la composition du cadre.

En 1981, trois photographies servent de support à une campagne réalisée pour l'afficheur Avenir. C'est un grand scandale et succès grâce au procédé du teasing utilisé pour la première fois en France. Le nom du photographe demeure attaché aux deux slogans qui accompagnaient ses photographies : « Demain j'enlève le haut », « Demain j'enlève le bas ».

Il a représenté un moment dans la société française, les derniers jours des 30 Glorieuses, lorsque l'air était plus léger. La campagne d'affichage avec Myriam qui, à l'été 1981, promettait d'enlever le bas était devenue un phénomène de société. Comme Jean-Loup Sieff, Jonvelle célébrait la beauté de la femme, innocente, presque naïve, nature, si c'est l'adjectif qui convient pour dire sans artifice, sûre de sa beauté. Jean-François Jonvelle saisissait les femmes dans des moments intimes, comme si elles ne savaient pas qu'elles étaient observées.


On a trop souvent parlé de « Myriam » pour situer son travail, je pense que son œuvre mérite d'être évoquée à travers des exemples plus pertinents. Par exemple, des campagnes pour Huit en collaboration avec Gérard Jean ou Levis pour CLM. Michel Guerrin, dans son article nécrologique du Monde, évoquait l'image de ringard que, selon lui, Jonvelle avait dans certains milieux ; j'imagine que la publicité en faisait partie..

On a facilement résumé sa carrière de photographe à celle d'un photographe de femmes, voire de charme. Le charme étant cet univers trouble entre un érotisme un peu culpabilisé et une complaisance légèrement surannée qui ne sont pas exactement des qualificatifs pour cette modernité qui est la nôtre. Une anecdote qui a été l'une des dernières vraies gratifications de Jonvelle. En 1998, Stanley Kubrick préparait ce qui devait être son dernier film -Eyes Wide Shut- et se posait des questions sur la façon la plus vraie de filmer les femmes. Étant tombé sur un livre de Jonvelle, il lui avait demandé de venir à Los Angeles avec des photos pour s'en entretenir avec lui. D'ailleurs, un plan dans la salle de bains des héros du film, avec Nicole Kidman sur la cuvette des toilettes, est directement inspiré d'une des photos de Jean-François.

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